Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/55

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C’est ainsi que sa muse, aux bords d’une onde pure,
Traduisait en langue des dieux
Tout ce que disent sous les cieux
Tant d’êtres empruntant la voix de la nature.

Mais au temps où le bonhomme chantait ses libres chansons, un grave censeur s’était levé, qui, n’ayant de la poésie aucune conception originale, avait réédité le vieux code de Malherbe en vers heureux, martelés et scandés de façon qu’on les pût facilement retenir. Il ne fut guère plus écouté des poètes que son devancier ; il eut seulement la bonne fortune de conquérir le public. L’influence de Boileau fut presque nulle au xviie siècle, au point de vue de la forme. Même en ce qui concerne l’alexandrin, il n’a, quoi qu’on en ait dit, sur le maître souverain de ce rythme. Racine, aucune autorité. Racine se montre dans ce domaine restreint presque aussi indé-