Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/61

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M. Souriau conclut de là que Racine n’eut jamais l’intention de soumettre indistinctement tous ses vers à la loi de l’hémistiche. On le voit, en effet, la fameuse coupe ternaire ne lui fut point inconnue. Gardons-nous bien, toutefois, de lui prêter des intentions révolutionnaires ! Aucun esprit ne fut moins systématique que celui de Racine. Ce n’est pas lui qui se serait vanté, comme Hugo le fit plus tard, « d’avoir disloqué ce grand niais d’alexandrin » ! il n’en est pas moins vrai que, selon le mot de Vinet, « la musique des vers de Racine ajoute aux idées une seconde expression ».

Le lyrisme est bien d’ailleurs un réel penchant de sa nature. Nous savons qu’outre les chœurs de ses tragédies d’Esther et d’Athalie il a composé des poésies religieuses fort belles. On ne les cite guère aujourd’hui. On