Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/74

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formes métriques d’Hugo. Infiniment plus varié sans doute que celui de Chénier, le vers d’Hugo, eu égard à l’ensemble de la production littéraire de notre pays, apporte relativement peu d’inédit. Sainte-Beuve le disait très justement : « Sur vingt bons vers de l’école moderne, il y en aura toujours quinze qu’à la rigueur Racine aurait pu faire. » Et nous avons vu qu’en somme un assez grand nombre des vers de Racine sont de ceux qu’un poète de génie eût très bien pu faire avant Malherbe et Boileau. Il n’y a point interruption, comme on s’est trop plu à le répéter, dans la tradition poétique au xviie siècle. C’est au xviiie siècle que la chaîne se brise. Quand au xixe, ressoudant les anneaux rompus, il s’est borné à continuer un mouvement parfaitement conforme à l’esprit français et dont l’origine remonte, comme l’a fait remarquer Sainte-