Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/83

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de cœur », dont il parlait à son frère, qu’un article à son code, c’est que la poésie n’est pas faite pour les sourds, et cela lui a suffi pour rivaliser de charme avec l’inimitable fabuliste.

On oublia vite après lui ce précepte si sage. Les différentes écoles, nées des cendres du romantisme, s’amusèrent de nouveau à brider et sangler l’infortuné Pégase qu’avaient si superbement monté à cru les Hugo, les Lamartine, les Musset, les Vigny, les Sainte-Beuve, les Deschamps, les Gautier. Le Parnasse, guidé surtout par Théodore de Banville de funambulesque mémoire, s’avisa de revenir à la superstition de la rime riche. Dépassant Malherbe et Boileau, il eut vite fait d’accumuler autour du vers de si énormes difficultés d’exécution qu’il fut bientôt impossible aux poètes d’exprimer leur pensée sans la