Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/84

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dénaturer gravement. Toutes les qualités poétiques sont subordonnées à l’imagination de la rime. Avec W. Tenint. Banville répète : « La rime est le seul générateur du vers français. » Pour rimer richement, il faut désormais avoir égard à la consonne d’appui : « La consonne d'appui, écrit Banville, est la consonne qui, dans les deux mots qui riment ensemble, se trouve placée immédiatement devant la dernière voyelle ou diphtongue pour les mots à rime masculine, et immédiatement devant l'avant-dernière voyelle ou diphtongue pour les mots à rime féminine. Sans consonne d'appui, pas de rime, et par conséquent pas de poésie ; le poète consentirait plutôt à perdre en route un de ses bras ou une de ses jambes qu'à marcher sans la consonne d'appui[1]. »

  1. Petit Traité de Poésie française.