Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/89

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binaires. De pareilles combinaisons résultent souvent certaines résonances originales :

Certes — si tu le veux mériter — mon fils, oui,
Et voici — Laisse aller l’ignorance indécise
De ton cœur — vers les bras ouverts — de mon église,
Comme la guêpe vole au lis épanoui… etc.

On peut ne pas aimer cette musique. Il serait injuste pourtant de méconnaître l’ingéniosité du procédé et son efficacité à rompre la monotonie qu’engendrent les longues successions de binaires. Verlaine, toutefois, ne paraît guère avoir été compris, sinon imité. Les Jeunes, décadents, symbolistes, naturistes et autres, qui tentent chaque année de refaire à la métrique française une virginité, ne semblent pas, malgré leurs protestations, avoir beaucoup appris du chantre de Sagesse. Il était bien plus simple d’escompter quelques phrases maladroites de Banville ! Celui-ci