Page:Barneville - Le Rythme dans la poésie française, 1898.djvu/95

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public, aux romantiques, par une chaîne dont les principaux anneaux seraient Baudelaire, Richepin, Arthur Rimbaud et Verlaine. Mais il faut croire que, du commencement à la fin de la chaîne, le public n’a pas assez senti la continuité. Il s’est trouvé dérouté d’abord par Rimbaud, à la lecture du sonnet des Voyelles, des Chercheuses de Poux et du Bateau Ivre, ensuite avec les Romances sans paroles de Verlaine et Jadis et Naguère où l’art nouveau proclame son code :

De la musique avant toute chose
Et pour cela préfère l’impair
Plus vague et plus soluble dans l’air,
Sans rien en lui qui pèse ou pose.

Il faut aussi que tu n’ailles point
Choisir les mots sans quelque méprise
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l’Imprécis au Précis se joint.

C’est des beaux yeux derrière des voiles…