Page:Barni - Ce que doit être la République.djvu/49

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même de la liberté ; pour qu’une société d’hommes soit vraiment humaine, il faut qu’ils se regardent comme faisant partie, à titre d’hommes, d’une seule et même famille, et qu’ils s’aiment comme des frères.

Ce nouvel élément, qui forme entre eux un lien, non pas seulement de respect, mais d’affection réciproque, est ce que l’on nomme la fraternité.

C’est ce principe qu’exprimait un poëte ancien en disant, aux applaudissements du peuple romain : « Je suis homme, rien de ce qui est humain ne m’est étranger » ; que déjà la philosophie stoïcienne opposait à l’étroit esprit de la cité antique ; que l’Évangile a nommé la charité universelle et formulé dans cette simple maxime : « Aime ton prochain comme toi-même » ; qu’enfin tous les grands écrivains du xviiie siècle ont remis si admirablement en lumière, en développant cette large idée : l’humanité.

La Révolution française a justement pensé que sa devise resterait incomplète,