Page:Barni - Ce que doit être la République.djvu/50

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si elle n’y ajoutait ce troisième terme.

Sans doute, la fraternité, qui n’est plus une chose de droit strict, mais de bienveillance et d’amour, dépend plutôt des mœurs que de la législation : elle ne se décrète pas, comme la liberté ou comme l’égalité ; mais la législation peut, au moins par l’instruction publique, contribuer à en développer le sentiment dans les âmes, et il est bon qu’elle s’en pénètre elle-même, comme d’un parfum salutaire. Quelle que soit d’ailleurs l’action de la loi à cet égard, la fraternité a un trop grand rôle à jouer dans la société pour qu’elle n’inspire pas, dans la vie privée comme dans la vie publique, toute âme vraiment républicaine.

Par elle, les ressorts s’adoucissent, les obstacles disparaissent, les problèmes sociaux, qui, sans son intervention, ne seront jamais complétement résolus, se trouvent tranchés ou simplifiés. Si parfaite que puisse être la constitution d’un État, elle en sera toujours un complément indispensable.