Page:Barrès - Colette Baudoche, 1913.djvu/64

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Ce mot et les rires, qui l’avaient accueilli furent la première expérience lorraine que le professeur enregistra. Il en fit toute une série de réflexions dans une lettre à sa fiancée.

« Mes collègues, lui écrivait-il, m’avaient un peu choqué, l’autre matin, durant la promenade que je t’ai racontée, par leur malveillance envers les habitants de ce pays. Mais voici que ma petite aventure avec ce gamin me fait reconnaître qu’ils raisonnent sur des faits. T’avouerai-je que les rires de ces badauds n’ont pas été sans m’attrister ? Je laisse de côté la question du ridicule personnel ; mais j’ai vu méprisé un sincère mouvement de mon cœur. Je crois qu’ici l’on se moque de tout. »