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SOUS L’ŒIL DES BARBARES

à des opinions fragmentaires qu’ils reçurent du hasard, ils s’indignent contre celui qui tient d’égale valeur ce qu’ils méprisent et ce qu’ils exaltent, comme si toutes attitudes n’étaient pas également insignifiantes et justifiées.

… Dans le monde, à ce début de l’été, plus de réceptions tapageuses. Aux salons reposés et frais, quinze à vingt personnes se succèdent doucement, qui approuvent quelque chose en prenant une tasse de thé. Que n’allait-il s’y délasser ? On rencontre dans la société, à défaut d’affection, des gens affectueux et bien élevés. Les impressions qu’on y échange, prévues, un peu trop lucides, du moins n’éveillent jamais ce malaise que nous fait la verve heurtée des jeunes gens. « Peu répandu, je sais mal, avouait-il, l’intrigue de ces banquiers,