Page:Barrès - Les Traits éternels de la France, 1916, Émile-Paul.djvu/22

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« N’en dis rien à papa et à maman. Mais, partant officier, j’ai bien peu de chances d’en revenir. Je le sais, et j’ai dès maintenant fait de grand cœur le sacrifice de ma vie… Nous allons arriver jeunes, sans grande valeur, pour commander des hommes entraînés et de vieux soldats déjà. Pour les faire marcher, il faudra payer de notre personne, et nous paierons. »

Généreux jeune homme, qui ne dit rien des fautes commises avant qu’il fût en âge, et qui, nouveau venu, trouve tout naturel de payer de sa vie la victoire !

Et dans toutes nos grandes écoles, dans tous nos collèges, les jeunes gens sont les frères de ces jeunes chefs militaires. Pour eux, une seule chose compte : le besoin que la France ne soit plus une vaincue. Ils sont les jeunes, les purs, les régénérateurs, les hosties de la patrie. Ils accepteront tout pour être dignes de leurs aïeux, pour remplir leur destin et racheter la France.

Les professeurs dans les collèges ne s’y