Page:Barrès - Les Traits éternels de la France, 1916, Émile-Paul.djvu/59

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rez pas… Vive la France ! » — Louis Bélanger, âgé de vingt ans, tué à l’ennemi le 28 septembre 1915, avait écrit aux siens : « J’espère que ma mort ne sera pas pour vous un sujet de tristesse, mais une sensation de fierté. Je désire que mon deuil ne soit pas porté, car il ne faut pas qu’au jour de gloire où la France sera restaurée, le noir vienne ternir le soleil dont toutes les âmes françaises seront illuminées. » Pour lui obéir, les billets faisant part de sa mort n’ont point été encadrés de noir, mais bordés d’une bande d’argent. — Hubert Prouvé-Drouot, Saint-Cyrien de la promotion de la Grande Revanche, mort au champ d’honneur, donne pour dernière recommandation à sa mère, en la quittant pour rejoindre son régiment : « Quand les troupes rentreront victorieuses par l’Arc de Triomphe, si je ne suis plus là, mettez vos plus beaux vêtements et soyez-y ! »

Les mères entendent, et participent de cet