Page:Barracand - Ode à Lamartine, 1881.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


V


 
Mais qu’importe à la multitude
Que, pilote toujours humain,
On ait fait sa constante étude
D’éviter tout sanglant chemin,
Et, pour tous s’oubliant soi-même.
Que du pouvoir, traite suprême,
À la rade où le flot s’endort,
Parmi tant d’armateurs avides,
On soit revenu les mains vides,
Pures de sang et pures d’or !

Quand la misère entra dans sa maison déserte,
Lui, dont la main jadis était sans cesse ouverte
Et semait sans compter ses dons sur tous les cœurs ;
Lui, dont la muse avait illustré la patrie,
Dans la foule, d’un vent d’égoïsme flétrie,
N’éveilla que propos moqueurs.