Page:Barracand - Ode à Lamartine, 1881.djvu/22

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« Si sa barque aujourd’hui chavire,
« C’est sa faute ! allait-on criant.
« Fallait-il fréter un navire
« Pour voyager en Orient ?
« De ces pêches miraculeuses
« Qu’on fait aux heures moins houleuses,
« Pourquoi gaspillait-il le gain ?
« Ne pouvait-il, comme un autre homme,
« Vivre rangé, sage, économe,
« Épargner pour le lendemain ?… »

Ah ! c’est que tout se paye ici-bas, et la gloire !
Qu’elle sert elle-même à l’œuvre expiatoire
Où tous mortels sont asservis !
C’est qu’il faut au limon toucher par quelque chose !
C’est que nul n’est ravi dans une apothéose
De la terre aux sacrés parvis !

Il faut à toute vie humaine
Que quelque douloureux tribut.
Au niveau commun la ramène,
Si haut qu’elle ait marqué son but.