Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/111

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si bien démontrées que je ne désirais plus que l’instant où je pourrais avoir une arme afin de me réunir avec ceux qui étaient armés. Comme j’étais à écouter un orateur, on vint nous avertir que l’on savait un endroit où il y avait plus de deux cents fusils et même autant de pistolets. Je vis aussitôt plus de six cents individus qui me dirent, après leur avoir demandé où ils allaient : « Nous allons chercher des armes, près d’ici. » Je les suivis. C’était chez le nommé Site, au premier au-dessus du café de la Régence. La porte de l’allée était fermée ; les esprits s’échauffaient et l’on fit la motion qu’il fallait la jeter en dedans ; mais plusieurs montèrent par-dessus et l’ouvrirent. Ce fut alors que je dis à tous les citoyens qui étaient là qu’il y avait dans la maison des effets très précieux et que, si tout le monde entrait, ces effets seraient brisés, qu’il ne fallait prendre que les armes défensives. En conséquence, je les invitais à nommer plusieurs personnes qui feraient la visite et qui distribueraient les armes tant qu’il y en aurait. Ce que je proposais fut appuyé et je fus nommé un des personnages chargés de cette recherche. Nous y fûmes, moi et un autre citoyen que je n’ai jamais revu par la suite. Dans l’escalier, nous rencontrâmes la cuisinière qui avait