Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/157

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truisais sur les manœuvres, en tout j’avais pris partout nos intérêts, j’avais même exposé plusieurs fois ma vie pour des disputes de corps ; eh bien, à la nomination, je n’eus aucun suffrage. Nous étions onze officiers provisoires et, à la formation du corps, il n’en fallait que sept, encore devait-on réserver deux places vacantes à la volonté de Lafayette : ce fut deux gardes-françaises qu’il nous envoya. J’étais loin d’être content de tout cela. J’avoue que je désirais avoir une épaulette : j’en voyais tant qui ne les avaient pas gagnées.

Devant l’injustice qui m’était faite, je fus trouver Lafayette et je lui dis qu’il était bien étonnant que celui qui avait trempé la soupe et fait le bien d’un corps s’en vît chasser. Il me répondit que je n’avais qu’à me trouver à la caserne, qu’il allait y recevoir les officiers, et qu’avant il me rendrait la justice qui m’était due — mais il n’y vint pas. Ce fut M. de Bailly, alors maire de Paris, qui arriva et ce fut à lui que j’adressai ma réclamation. Il la trouva si juste qu’il ne voulut pas recevoir le corps des officiers sans en avoir parlé à la Commune et au général. J’eus la seule satisfaction d’empêcher ainsi leur nomination trois fois.

Les officiers et les sous-officiers de ce corps