Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/158

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étaient comme des lions contre moi ; ce qui faisait que je n’allais plus souvent à l’École Militaire. Un jour que j’y étais, les officiers me tombèrent dessus et Hullin voulait me mettre en état d’arrestation jusqu’après leur nomination ; il assembla toute la compagnie et leur dit mille horreurs de moi : ce fut dans ce moment que je crus voir mon dernier jour ; je me mis tellement en colère que je le traitai de grand gueux, grand coquin, et je lui disais : Comment feras-tu pour inspirer de l’âme aux soldats, toi qui n’en as pas ? — et mille autres propos soldatesques bien plus durs. Jamais je ne pus parvenir à le faire battre. Ses soldats en furent tellement indignés qu’ils le quittèrent, et l’un d’eux lui dit : « Arrangez-vous ensemble, vous êtes deux officiers provisoires.  »

Ces candidats, voyant qu’ils ne pouvaient arriver à leur nomination, employèrent une scélératesse :

J’avais une chambre à la caserne et la clef dans ma poche ; comme je n’y couchais plus depuis toutes ces aventures, ils enfoncèrent la porte en présence, soi-disant, de quatre personnes et, comme j’avais dans une armoire plusieurs habillements, ils glissèrent dans une de mes poches de veste un écrit qui était le tableau de la compagnie