Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/159

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où chacun était peint selon ses qualités et sans embarras. C’était bien la vérité ; j’avais même eu l’idée, plusieurs fois, d’écrire quelque chose comme ça, mais il est non moins vrai que je ne l’avais pas fait. Ils me l’imputèrent, de manière que tous ceux qui s’y reconnaissaient vinrent me demander raison de cet écrit. On avait eu la perfidie de ne faire figurer dans cette charge que les plus turbulents et les plus forts escrimeurs. Ils formèrent une députation qui vint me trouver au faubourg Saint-Antoine en demandant à me parler.

Je ne pouvais m’imaginer pourquoi ils venaient. Enfin ils me dirent qu’ils venaient me demander raison des horreurs que j’avais écrites contre eux, et ils me racontèrent l’histoire du papier qui avait été trouvé dans ma poche. Je leur soutins qu’il n’était pas de moi et que c’était une perfidie de plus de la part des officiers qui, ne voulant pas se battre eux-mêmes parce qu’ils n’en avaient pas le cœur, les excitaient, eux, contre moi.

Ils étaient venus sept dans le dessein de me faire battre ; je leur dis : Écoutez, je ne refuse pas le combat avec vous, mais j’exige avant tout que vous soyez porteurs de « cet écrit » ; alors j’écrirai moi-même devant vous ; si c’est la même écriture, je ne pourrai la renier, et vous serez