Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/187

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toujours soin de n’attaquer que leurs patrouilles qui allaient piller dans les campagnes.

Un jour entre autres j’avais rassemblé le plus d’hommes qu’il m’avait été possible, et ayant appris que l’adversaire avait abandonné la ville de Thouars, je voulais avec cent hommes l’attirer à une attaque sur Montreuil, parce que j’y avais une superbe position ; avec deux mille fantassins de bonnes troupes bien retranchés, je ne les craignais pas.

J’étais donc parti le matin avec ma cavalerie : c’était un dimanche, et pour reconnaître l’ennemi j’envoyai des patrouilles en avant, de tous les côtés, afin d’éviter les surprises. Mes patrouilles vinrent me dire que les Brigands n’étaient plus dans la ville. J’y entrai donc, non sans avoir répandu le bruit que le général arrivait avec 6 000 hommes. Tout le monde était à la messe : je fus vis-à-vis l’église me mettre en bataille. Je mis pied à terre et j’entrai dans l’église. Un homme habillé tout en noir vint poliment à moi et me dit qu’il était le maire. Je lui demandai où étaient les hommes du pays. Il me répondit que plusieurs étaient à la messe, d’autres chez eux et que beaucoup étaient partis avec les Brigands. Je lui demandai où étaient les autorités constituées. Il me dit qu’il n’en exis-