Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tait plus, que les Brigands avaient emporté tous les papiers et tué plusieurs patriotes connus. Je lui demandai si nous avions des blessés à l’hôpital. Il me dit qu’il n’y connaissait que des Brigands blessés. Je donnai cependant l’ordre à un officier de ma gendarmerie de se transporter à l’hôpital et d’en faire sortir tous les républicains. Il n’y en avait plus qu’un seul, qui avait le bras tout fracassé. Je le fis mettre sur un cheval et conduire à Saumur, à l’hôpital.

J’entrai en conférence avec plusieurs citoyens et je leur dis qu’il fallait constituer des autorités. — Au même instant, quatre hussards que j’avais envoyés à la découverte arrivèrent au grand galop ; le brigadier me dit que l’ennemi marchait dessus nous. Je fis sonner le boute-selle et deux minutes après je partais avec toute ma troupe en reconnaissance. Je les vis : ils étaient loin de moi à portée de canon et j’aperçus aussi un gros de cavalerie sur la gauche, qui me tournait. En raison de notre petit nombre, je ne voulus pas exposer la troupe. N’ayant aucun ordre par écrit, l’occasion seule me commandait de battre en retraite sur la grand’route : nous sortîmes au trot de la ville de Thouars.

Je m’acculai derrière un moulin, et j’observai