Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/190

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

çut au front. Il fallut le laisser sur le champ de bataille ; son cheval fut ramené. — Nous passâmes la nuit en campagne et j’ordonnai même d’allumer des feux dans des endroits où il n’y avait personne : je m’attendais bien à être attaqué au moins le lendemain, mais je n’eus pas cette satisfaction par l’avantage que la position offrait.

Quelques jours après, le général Salomon vint à Montreuil ; je lui fis voir tous les retranchements que j’avais fait faire : il fut content de mon zèle et m’invita à venir chez lui. Il me prévint que l’ennemi devait dans la nuit même évacuer Thouars et qu’il fallait prendre position.

Je lui demandai s’il avait des troupes avec lui. Il me dit qu’il venait de Saumur et que le général lui avait promis cinq mille hommes, et que la 35e division formerait son avant-garde. Je lui dis : Si vos hommes sont de bonnes troupes, nous pouvons réussir. Le lendemain arriva la petite armée et le surlendemain nous nous mîmes en route. Dans la journée je pris position d’avant-garde à Vrine et j’y fis construire une batterie. Nous restâmes pendant huit jours sans faire aucun mouvement. Le général avait rétabli dans la ville de Thouars les autorités constituées ; il fit même des sorties très vives sur les Brigands, surtout