Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/233

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À Saumur, je distribuai les forces dont je disposais sur les points capables d’être soutenus ; je désignai le poste de chaque bataillon ; je fis entrer dans le château une bonne garnison ; je fis monter des canons, réparer les fortifications sur la ligne de défense, creuser des retranchements, et je conservai un point de retraite assuré par une batterie de deux pièces de huit soutenue par ma gendarmerie ; une autre batterie fut montée dans le faubourg, vis-à-vis la rivière, en position de battre le quai par où les Brigands avaient tourné Saumur ; un bataillon campa sur la rive droite pour garder les endroits qui étaient guéables. Je fis encore miner un pont de pierre avec une mèche gardée par des sentinelles de distance en distance. Les Brigands informés ne vinrent plus attaquer Saumur. J’avais fait abattre un bois sur la droite, par où l’ennemi risquait de venir : citoyens et citoyennes pouvaient aller y chercher du bois pour leur consommation.

Une fois l’ennemi marcha de nuit sur Saumur. Il était à Doué. Je fis battre la générale à deux heures du matin et ma troupe se rassembla sur la place d’Armes en bataillon carré. J’envoyai un escadron avec ordre de ne point revenir sans avoir reconnu la marche de l’ennemi et sans avoir