Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/244

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J’entrai dans la chambre des représentants, et ce fut à ce moment que j’entendis Bourdon de l’Oise crier par la fenêtre : « Que l’on me fusille cette ordonnance-là ! » mais d’abord je ne crus pas qu’il était question de l’homme que j’avais envoyé en avant. Le général Tuncq sortait de la chambre et comme je lui disais que je venais communiquer avec lui sur la position de l’armée, il me répondit qu’il allait remonter. Je souhaitai le bonjour aux représentants et mis mon sabre sur le lit. Goupilleau de Fontenay me demanda ce que je venais faire. Je lui répondis que mon grade me permettait de parcourir toutes les colonnes qui se trouvaient sous mon commandement, et que je venais me concerter avec eux sur les moyens de mettre à exécution les décrets du 1er août. Aussitôt Goupilleau de Fontenay tira un papier de sa poche[1] c’était ma destitution, et me dit : Lisez, vous n’êtes plus rien ! je lus et je lui dis : Puisque je ne suis plus rien, je n’ai plus rien à faire ici. Je repris mon sabre et sortis en les saluant de ces mots : Vous croyez m’avoir donné un brevet de

  1. CONVENTION NATIONALE : Extrait de la séance du 26 août 1793.

    Un des secrétaires lit une lettre de Bourdon (de l’Oise) et de Goupilleau (de Fontenay), représentants du peuple prés l’armée des côtes de La Rochelle. En voici la substance :