Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conta ce qui s’était passé à la Châtaigneraie. Ils décidèrent que Bourbotte et moi nous nous rendrions sur-le-champ au Comité de salut public pour l’instruire de la conduite de Goupilleau de Fontenay et de Bourbon de l’Oise. Ceux-ci, sans perdre de temps, avaient envoyé ma destitution, par courrier extraordinaire, à la Convention nationale ; leur courrier avait trois heures d’avance sur nous, et quand nous arrivâmes, le soir, à Paris, on criait déjà dans les rues : « La grande destitution du général Rossignol — sa trahison !  » J’avoue que cela me fit beaucoup de peine.

Bourbotte me dit : « Va chez toi et sur les dix heures du soir trouve-toi au Comité de salut public. » Je m’y rendis à neuf heures : Bourbotte y était déjà. Je me fis annoncer et, après m’avoir entendu, le Comité décida que je repartirais sur-le-champ à mon poste. Je demandai à faire une réclamation ; on me donna la parole et je dis : Voilà le journal du soir où il est écrit que j’ai trahi mon pays. La France entière le sait aujourd’hui… Je désire que la France sache demain que j’en suis incapable. En conséquence, je demandai à aller moi-même à la barre de la Convention nationale. Tous les membres du Comité approu-