Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/275

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communes près de deux mille hommes sur ma réquisition ; je ne pris que les individus en état de porter les armes. À Rennes, je fis rassembler tous les citoyens et, comme les Brigands venaient de remporter une victoire à Laval, je me mis en marche, sans attendre, avec la petite armée que j’avais improvisée. Nous n’étions que deux mille hommes. Le représentant du peuple Pocholle marcha à la tête de sa colonne. Cette marche ne tendait qu’à soutenir notre armée et à lui servir en cas de besoin. J’observe que, dans ce moment, je n’avais près de moi ni généraux, ni même un chef d’état-major.

Depuis quatre jours, j’étais sans nouvelles de l’armée de Mayence ; je ne savais pas même sur quel point s’était portée la retraite. J’avais marché du côté de Craon et, après le troisième jour de marche, j’appris que l’armée s’était dirigée sur Angers et que le général Boucret, avec quatre mille hommes, avait opéré sa retraite sur Rennes. Ainsi je marchais d’un côté et les troupes républicaines se retiraient de l’autre. Je me trouvais au milieu des Brigands et ne m’en suis retiré que par des chemins de traverse, en passant par Vitré.

Le deuxième jour de notre contremarche, j’ap-