Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/378

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En conséquence vous avez ordonné que je serais sous la surveillance de trois gendarmes.

Je vous avoue que c’est une charge trop lourde pour les moyens qui me restent. J’engage ma parole d’honneur que je n’ai voulu, ni ne prétends, me soustraire… Un seul suffit.

Je vous invite aussi (à mentionner) dans votre rapport au ministre de la Police que je demande d’être conduit comme mon grade l’exige.


Mon ancien camarade[1],

Je réclame en ce moment auprès du citoyen Fouché (au sujet de) l’acte arbitraire que vient de faire exercer envers moi le nommé Colin, préfet du département, depuis trois jours. Sur la simple lecture des journaux, il m’a envoyé cinq gendarmes pour m’arrêter. Je demandai à en connaitre les motifs, et par quel ordre.

J’ai donc vu que c’était parce que je me trouvais compris sur une liste qui avait été rendue par le premier Consul le 14 nivôse dernier. J’ai refusé d’obéir au préfet jusqu’à ce qu’il m’envoyât l’ordre émané de l’autorité auquelje suis prêt d’obéir.

Veuille bien être mon interprète auprès du Ministre : tu le peux et il ne te faut que la volonté.

Tu sais toi-même que c’est par son ordre et ses secours que je me suis éloigné de Paris.

  1. Il est problable que cette lettre était adressée à Parein.