Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/390

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ne sont déportés qu’en apparence, ils sont chargés de l’horrible mission de soulever vos esclaves et de s’emparer de vos propriétés. »

Le commandant nous ayant fait descendre à terre, le 22 messidor, ces habitants vinrent au bord de la mer pour nous examiner : la consternation était peinte sur leurs figures. Le citoyen commandant nous fit un discours analogue à notre position. Le capitaine de la Chiffonne, qui était présent, déclara devant tous les habitants que nous avions tenu sur son bord la conduite la plus louable. Ce témoignage ayant rassuré quelques habitants, les moins fortunés, ils prirent plusieurs d’entre nous chez eux pour enseigner leurs enfants ; mais les plus riches, persuadés par les mensonges de l’ingénieur, non seulement n’en prirent aucun, mais ils refusèrent d’exécuter leur arrêté du 13 juillet et le commandant Quinssy eut beaucoup de peine à nous procurer de quoi ne pas mourir de faim.

Le 17 fructidor suivant, la corvette la Flèche arriva, apportant trente-huit proscrits. À cette arrivée le sieur Malavois et ceux qu’il avait séduits jetèrent de nouveaux cris, mais ce fut inutilement. Ces malheureux, qui étaient depuis plus de sept mois en mer, dont plusieurs étaient très malades, et qui