Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/79

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Plusieurs de mes amis avaient pris mes habillements, de sorte que j’étais resté en bras de chemise pendant quelques minutes. La cavalerie de la maréchaussée vint et voulut m’arrêter ; mais en même temps se présentait le marquis de Livry qui descendit de cheval et s’informa comment la dispute était venue. Je ne lui cachai rien. Il m’accorda sa protection et me dit qu’il n’était pas fâché de cela, au contraire, que c’était un mauvais sujet de moins, et il renvoya la cavalerie. Plusieurs personnes vinrent lui dire que Patrès se mourait ; il me dit : « Allez-vous-en, et si les parents veulent faire des poursuites, réclamez-vous de moi. »

Je partis fort tranquillement ; arrivé à Passy, je commençai à perdre la respiration ; je me fis panser, et je repartis avec mes amis.

À la maison paternelle, contraint de me mettre au lit, je me fis saigner : le tout fut une affaire de six jours.

Les parents prirent bien quelque information contre moi : ils allèrent trouver Sommeiller, inspecteur de police militaire alors, mais j’étais appuyé par le marquis de Livry, de manière que toutes poursuites cessèrent.

Plusieurs autres aventures m’arrivèrent dans mon semestre : je fus contraint et forcé de tirer