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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

DE MARIE BASIIK : RTSEFF. 157

que j’ai raison de voir plus haut ; qu’avec une direction plus suivie, je ferais plus de progrès ; qu’il s’occupera spécialement de moi ; qu’il viendra me donner des conseils chez moi ; qu’il me conseille de ne pas toujours travailler à l’atelier, de prendre de temps en temps un modėle chez moi, et le soir je sculpterai. Il viendra me donner les premiers conseils et puis, un soir, il m’amènera Chapu.

En un mot, je suis absolument sous son aile. Aussi, pour le payer un peu, je lui commande mon portrait, un petit ; et voilà que cela me gâte mon bonheur. Je crains que cela ne soit trop cher. Cet homme a été toute la soirée tout ce qu’il y a de meilleur, en causant et en donnant des conseils. Ce qui m’ennuie, c’est de faire mes copies. Samedi 21 novembre. — Je suis allée lui porter ma copie : « Ce n’est pas encore assez large, pas encore assez de tenue. » J’en ferai encore la semaine prochaine

deux têtes de Rubens copiées par RobertFleury

père ;

un petit bout de toile du même, mais original. Comme j’admire beauçoup l’esquisse qu’il a faite pour son plafond du Luxembourg (lui Tony), il me l’offre de la façon la plus gracieuse, disant que cela lui fait grand plaisir de la donner à quelqu’un qui s’y connaît bien, qui apprécie…. Mais, Monsieur, il ne doit pas manquer de gens qui apprécient votre peinture… Mais non, ce n’est pas la même chose, ce n’est pas la même chose…

Je m’enhardis déjà et n’en ai presque plus peur. Après l’avoir vu une ou deux fois par semaine pendant — un grand artiste celui-là, et puis,

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