Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/138

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Quand ils furent arrivés dans la plaine, il lui dit : « Viens luttons. » Ils luttèrent, l’ogre fut vainqueur et le dévora. Le vent blanc se leva, la jeune fille pleura beaucoup et dit : « Mon frère est mort. » Elle essuya ses larmes, mit du koh’eul, se teignit les lèvres et attendit, craignant que l’ogre ne lui dît : Pourquoi n’as-tu pas fait ce que je t’avais dit ? Quand il revint, il trouva qu’elle avait obéi.

Quant aux parents de la jeune fille, comme leur fils tardait, ils dirent à un autre : « Va rejoindre ton frère et cherche après ta sœur. » Il partit, suivit ses traces et arriva à la maison de l’ogre. Sa sœur lui demanda : « Qui t’a amené ici ? L’ogre te mangera comme ton frère. » Il répondit : « C’est le décret de Dieu. — Je vais te cacher. » Elle le cacha. Quand l’ogre revint, il parla comme la première fois, elle fit sortir son frère et il lui arriva comme à l’autre. Un troisième vint et eut le même sort, de même que tous les sept frères. L’ogre épousa la jeune fille et elle resta avec lui. Pour les parents, il se dirent : « L’ogre a dévoré nos enfants. »

Un jour leur mère demanda à Dieu : « Seigneur, donne-moi un fils, fût-il comme