Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/139

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un caméléon. » Dieu lui accorda un garçon tout petit, gros comme une tête d’âne. On l’appela Madjitâtâ. Un jour sa mère sortit dans la rue, cherchant quelqu’un qui allât lui puiser de l’eau. « J’irai, lui dit son fils. » Il partit. Quand il arriva à la fontaine, il trouva une vieille femme qui puisait de l’eau. « Attends que j’en aie pris d’abord, lui dit Madjitâtâ. » Il se battit avec elle, la vieille lui dit : « Va donc en faire autant à l’ogre qui a dévoré tes sept frères et ta sœur » (188).

Quand il eut bu de l’eau, il revint à la maison. En arrivant, il dit à sa mère : « La fièvre m’a saisi, lève-toi et fais-moi un peu de soupe. » Elle lui en prépara. Il ajouta : « Prends ce morceau de graisse avec ta main et tu me le mettras dans la bouche. » Elle le fit, mais il lui saisit la main et la serra dans le potage. « Tu me brûles, dit-elle. — Raconte-moi l’histoire de mes frères et de ma sœur. — Je te la raconterai. » Il lâcha sa main, et elle lui conta l’aventure depuis le commencement jusqu’à la fin. « Prépare-moi des provisions, dit-il, je vais aller trouver l’ogre qui a dévoré mes frères, il me mangera ou je le tuerai. » Il alla chez un