Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/52

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du jardin. Le hérisson le vit et dit à son compagnon : « Sauve-toi, le maître arrive. » Lui-même prit la fuite. Mais, malgré ses exhortations, le chacal ne pouvait passer par l’ouverture : « Cela m’est impossible, disait-il. — Où sont donc tes cent (et une) ruses ? elles ne te servent pas. — Que Dieu fasse miséricorde à tes parents, mon oncle, prête-moi ta moitié de ruse. — Couche-toi à terre, reprit le hérisson, fais le mort, ferme ta bouche, étends tes pattes comme si tu étais mort, jusqu’à ce que le maître du jardin le dise et te jette dans la rue : alors tu t’enfuiras. » Là dessus, le hérisson partit.

Le chacal se coucha comme il le lui avait dit, lorsque le maître du jardin arriva avec son fils, il le trouva gisant. L’enfant dit à son père : « Voilà un chacal crevé. — Il a rempli son ventre d’oignons jusqu’à ce qu’il en soit mort, dit l’homme ; va, traîne-le dehors. — Oui, » répondit l’enfant, et il le prit, coupa une épine et la lui enfonça dans le derrière. « Holà ! assez, dit le chacal, on joue avec des roseaux, mais ceci n’est pas un jeu. » L’enfant courut vers son père et lui dit : « Il a crié : un roseau, un