Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/53

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roseau. » L’homme alla voir l’animal et le l’autre faisait le mort : « Que me dis-tu là, qu’il vit encore ! — Assurément. — Allons, enlève-le et laisse cette charogne, » L’enfant enfonça encore une épine dans le corps du chacal qui cria : « Encore maintenant ! » L’enfant revint vers son père : « Il vient de dire : encore maintenant. — Allons, » dit l’homme, et il renvoya son fils. Celui-ci prit par la queue le chacal immobile et le jeta dans la rue. Aussitôt l’animal se releva et se mit à courir. L’enfant lui jeta ses pantoufles, l’autre les prit, s’en chaussa et s’en alla.

En route, il rencontra le lion qui lui dit : « Qu’est-ce que ces chaussures-là, mon cher ? — Tu ne sais pas, mon oncle ? Je suis cordonnier, mon père aussi, mon oncle aussi ; ma mère est cordonnière, comme mon frère, ma sœur et la petite fille qui est née chez nous la nuit dernière. — Ne me feras-tu pas des chaussures, répliqua le lion. — Je t’en ferai ; amène-moi deux chamelles grasses, je les écorcherai et t’en fabriquerai de bonnes chaussures. »

Le lion s’en alla et lui amena deux chamelles grasses. « Elles sont maigres, » dit