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1615. aout.

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mille escus d’argent et me donna moyen de vendre pour cens mille escus de bien[1], et cent mille francs que j’eus de tous les dons verifiés que j’avois (juillet) dont je traittay avec un nommé Verton, me firent payer sept cens mille livres de dettes, quy me mirent fort a mon ayse ; la brouillerie quy estoit entre mary et femme s’accommoda (aust) ; la fille accoucha heureusement, et sans que l’on s’en apperceut, le 13me d’aust ; et je m’en allay a Rouan ou je gaignay mon proces contre Antragues a pur et a plein[2] : de sorte que je fus delivré en mesme ou peu de temps de tous ces divers et fascheux inconveniens.

Le parlement fit des remontrances au roy, quy furent mal receues[3].

La reine vint tirer huit cens mille escus quy restoint en la Bastille, et fit prendre prisonnier le president le Jay[4] quy fut mené a Amboyse.

Le roy, la reine, et Madame, partirent le 18me

  1. Voir à l’Appendice. II.
  2. Voir à l’Appendice. III.
  3. Le parlement, a l’instigation secrète du duc de Bouillon, avait rendu, le 28 mars, un arrêt par lequel les princes et les pairs étaient invités à venir délibérer avec lui sur la réformation de l’état. Le roi fit défense au parlement de passer outre ; après quelques incertitudes le parlement présenta, le 22 mai, des remontrances au roi, qui se montra mécontent. L’arrêt du 28 mars fut cassé et les remontrances supprimées par arrêt du Conseil du 23 mai ; mais le parlement parvint à éluder l’enregistrement de cet arrêt.
  4. Nicolas le Jay, baron de Tilly, fils de Nicolas le Jay, seigneur de Bevilliers, et de Madeleine Gron, était alors président en la grand’chambre. Il devint premier président en 1630, et mourut en 1640. — Le Jay était dévoué au prince de Condé, et on craignait son influence sur le parlement.