Je ne respondis autre chose sinon au capitaine Gohas quy les avoit ammenés, de les remmener sans leur faire aucune response : et comme ces gentilshommes me priassent de ne les laisser aller de la sorte, et qu’ils se porteroint a obeir et y porteroint aussy les habitans, je me faschay contre eux, leur reprochant qu’ils m’avoint fait recevoir un affront duquel ils connestroint dans peu de jours sy je me sçaurois bien venger, et dis a ces desputés que s’ils m’envoyoint a l’avenir ny tambour ny personne pour me venir parler, qu’il seroit pendu sans remission. Lors ils me dirent que c’estoit une proposition qu’ils m’avoint faite, au deffaut de laquelle ils m’offroint d’obeir et de me remettre la ville a une honneste capitulation. Moy quy en mourois d’envie me faisois tenir et ne leur voulois pas seulement respondre : en fin je me laissay vaincre par les gentilshommes, et consentis de recevoir quattre ostages des principaux de la ville, attendant que le lendemain a quattre heures du matin ils sortissent avesques leurs armes et bagage, sans tambour ny enseigne, et que pardon seroit fait aux habitans, a quy les murailles seroint rasées ; que l’on conduiroit leurs gens de guerre jusques sur le chemin de Puilorens, et n’iroint au Mas Saintes Puelles, ny a Sorese, ny a Revel[1] : toutes lesquelles choses furent punctuellement executées de part et d’autre.
En ce mesme temps un capitaine du regiment de Piemont, nommé Rogles[2], m’ammena un gentil-