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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/130

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le mort s’est trompé d’étage

128 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE cita vivement son collaborateur de sa clairvoyance. Il fit à Lucien Vidalier de si franches excuses que la juste rancune de celui-ci s’apaisa. La joie im- mense de sa femme, consciente d’avoir contribué à le laver de tout soupçon, le portait, du reste, à l’indulgence. Il ne restait plus qu’à découvrir la retraite du coupable. Hélas ! les jours s’écoulèrent et Victor ne mani- festait pas son existence ! On passa au peigne fin la banlieue ouest, mais les ventes de propriétés étaient si fréquentes, un pavillon avait si bien pu être acquis par une per- sonne interposée que c’était la classique recherche de l’épingle dans un tas de foin.. Solange fut cuisinée, tournée et retournée sur le gril, tant et si bien qu’elle pleura pour de bon et finit par piquer une crise de nerfs, tout en jurant que son cher Victor était bien mort et que c’étaient bien ses lamentables restes qu’elle avait identifiés à l’Institut médico-légal. Instruit des faits, Van Laar en courroux voulait mettre sa femme de chambre à la porte. On le pria de n’en rien faire : il convenait de la garder comme appeau, et dans l’espoir que par elle on pourrait retrouver la piste du criminel envolé. Mais la fille était roublarde et le criminel pru- dent : la surveillance la plus astucieuse ne put découvrir entre eux aucune rencontre ou correspon- dance. Les jours s’ajoutaient aux jours, et Lam- blin, sombre et taciturne, n’osait plus affronter l’ironique sympathie de son chef. Van Laar lui téléphonait tous les jours. Il avait été très affecté d’apprendre la survivance de Victor et ne dissimulait pas son désir de le retrouver pour