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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/131

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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 129 le châtier. Il avait pris Lamblin en amitié et venait parfois le chercher dans la puissante Hispano qu’il conduisait lui-même, pour tenter encore, sur de vagues indices, l’exploration de la décevante ban- lieue ouest et déjeuner ou dîner ensemble dans quelque bonne auberge. Un matin que Lamblin, pour la centième fois, passait lentement en revue toutes les pièces du dossier, dans l’espoir de découvrir un détail, jus- qu’alors inaperçu, qui le mettrait sur la voie, il tomba en arrêt devant la lettre du concierge de la rue Forest. Une phrase lui parut soudain se déta- cher en grosses lettres : « Le lait que nous faisons bouillir pour lui tous les jours »… Il réfléchit un moment avec des yeux fixes qui s’élargissaient peu à peu. Le nouet de cendres… Il y avait longtemps que le pauvre homme n’avait eu l’occasion de se frapper le front pour en laisser jaillir une idée de génie : il le fit cette fois d’un geste triomphal. Puis bondissant, tel encore que vêtu il courut à la Archimède porte : - Vite ! - Deux minutes plus tard, l’homme arrivait, tout effaré. - Est-ce que Drouard est là ? Appelez-le-moi ! -Dites-moi, Drouard, quand nous sommes allés perquisitionner rue Forest, avez-vous vu un réchaud à gaz dans la cuisine ? Euh… voyons… Non, il n’y en avait pas ! Et pas traces de provisions, n’est-ce pas ? A part un reste de sucre et un flacon d’extrait de café. Donc Andrézieux ne mangeait pas chez lui. Venez vite, nous allons filer là-bas. - 9