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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/157

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le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 155 Quoi ! Ah ! par exemple, voilà qui donne à réfléchir. Mais ce n’est pas le moment. Quel est le chemin des Iris, s’il vous plaît ? Un instant plus tard, la Maybach prenait doci- lement la route des Fausses-Reposes, et Lamblin tirait les conclusions de ce qu’il venait d’apprendre. Évidemment Victor avait trouvé dans le chantage un métier lucratif. Arrêté un instant quand son frère, envieux, garda pour lui les clichés qu’il avait développés, il s’était mis à faire ses travaux lui- même et, les lettres trouvées dans le compteur à gaz en faisaient foi, avait repris sur une plus grande échelle sa fructueuse exploitation. S’il s’était caché rue Forest en fuyant l’hôtel Van Laar, ce n’était pas qu’il eût encore confiance en son frère Ernest, mais parce que celui-ci ne pouvait le dénoncer sans se trahir, et aussi dans l’espoir de lui reprendre ces gages qui faisaient rivales leurs avidités. Sans doute a-t-il extorqué pas mal d’argent au comte d’Armancé, pour que celui-ci ait tenté de le supprimer. L’homme alors s’est vengé et a cher- ché de nouvelles victimes. Il quitte le banquier Arnaud : la maison est honnête, donc sans intérêt, pour entrer au service de ce malheureux Van Laar, chez qui il flairait un scandale à gros rendement. Je comprends sa fureur d’avoir été dépouillé par son frère. Il s’est rabattu sur la pauvre Françoise, dernière proie à dévorer jusqu’à renouvellement du stock. - Mais l’arrêt de la voiture ramena l’inspecteur dans le moment présent. A quelque cent mètres, une élégante maison de campagne de style faus- sement Louis XVI, tout au bout d’une rue à peine ébauchée et fort déserte, dressait sa façade blanche