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Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/164

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le mort s’est trompé d’étage

162 LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE carte, qui coupe la forêt d’un large et profond sillon jaune et que domine de huit mètres la route barrée ! Van Laar freine désespérément. Mais sur l’allée déclive, dans l’argile détrempée, la voiture glisse comme un toboggan ! Alors son conducteur donne un coup de volant pour l’envoyer à gauche dans les fougères. Celles-ci cachaient un fossé. Secousse violente d’un bateau qui chavire : la Maybach s’est couchée sur le flanc. Lamblin, projeté par-dessus son compagnon, va s’abattre à deux mètres dans les broussailles. Mais il ne s’est pas relevé que déjà Van Laar, avec une agilité surprenante, s’est extrait de son siège et bondit, à grandes foulées de léopard à la poursuite de Victor, qui, descendu de sa machine, guettait sous bois l’inévitable accident. Tout étourdi, Lamblin s’est mis debout et court aussi. A la lueur d’un éclair, il voit Victor se retourner, grimaçant de rage, et tirer par deux fois sur Van Laar. Sans s’arrêter, celui-ci porte la main à sa tête éraflée par une balle. A son tour, le poli- cier fait feu et Victor, qui déjà s’arrêtait pour viser le Hollandais, repart de plus belle. Traqué par deux adversaires, la fuite, dans la nuit, parmi l’épaisseur des arbres, lui offre sa seule chance de salut. Mais en quelques bonds, Van Laar le rejoint, lui arrache son arme, le saisit à la gorge. Sur le bord de l’énorme tranchée les deux hommes luttent farouchement. Victor est robuste, mais qui résisterait aux mains impitoyables du géant furieux ? Comme elle ! Tu mourras comme elle ! Il le pousse au bord de cette falaise terrestre. L’orage lance encore de longues fulgurances qui -