Aller au contenu

Page:Bauclas - Le Mort s’est trompé d’étage, 1946.pdf/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
163
le mort s’est trompé d’étage

LE MORT S’EST TROMPÉ D’ÉTAGE 163 palpitent et Lamblin entrevoit les visages con- vulsés, celui de Van Laar ruisselant de sang. Ah ! Un grand cri. Les deux corps sont tombés en avant, ont disparu en tournoyant. L’inspecteur, qui boite et dont la main saigne, court le long du bord pour chercher, car le terrain s’abaisse, une échappée où il puisse descendre. Il entend très loin, comme dans un rêve, des appels. Ses hommes sans doute ont entendu le bruit des moteurs, les coups de feu. Enfin, le sol se creuse, il saute dans la boue de l’autostrade et gagne aussi vite que le permet sa jambe meurtrie, l’endroit où il distingue un homme étendu, et un autre, debout, le front sanglant, qui le contemple. De grosses pierres sont éparses sur le bord de l’autostrade, et dans sa chute la nuque de Victor a porté sur l’une d’elles. Les vertèbres cervicales sont rompues, la tête ballote comme celle d’un pan- tin disloqué. Je crois qu’il était déjà mort, dit Van Laar, d’une voix calme, c’est pourquoi il est tombé. Je le tenais par le cou, vous comprenez, et j’ai serré un peu fort… Mais vous ? Rien de cassé ? Le Hollandais secoue la tête. Ancien champion amateur de saut à la perche, je sais atterrir sur mes pieds. Penché sur le corps immobile, l’inspecteur regarde avec curiosité cette figure, si pareille à celle du cada- vre de l’ascenseur. Et cette évocation du crime lui en rappelle soudain le mobile. Ses mains rapides tirent le portefeuille, y trouvent, rangé à part, un papier blanc qu’il déploie, éclairé par sa lampe de poche : 1 B