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LE FÉMINISME AU TEMPS DE MOLIÈRE

sur la nécessité de conserver les principes de la hiérarchie familiale, par crainte de mettre l’ordre social en péril. C’est ainsi que le mariage indissoluble, qui fut à l’origine une institution libératrice, puisqu’il protégeait la femme contre les effets de l’inconstance de l’homme, finit par devenir une cause d’asservissement mutuel, dont l’épouse surtout ressentait les effets. Cette loi de justice et de charité devint, après quelques siècles, une loi d’iniquité et d’oppression.

Il n’est donc point absurde de considérer le divorce comme une victoire féministe, bien que l’homme en tire peut-être, pratiquement, plus d’avantages que la femme.

Si la civilisation est autre chose que la diffusion du bien-être matériel, si elle a une valeur morale, elle n’est sans doute que la lente substitution du régime du