Page:Bayle - Dictionnaire historique et critique, 1820, T02.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
282
ARÉTIN.

mentaire sur les livres de Samuel et des rois, et un Traité sur le Vœu de Pauvreté.

(A) Alexandre. ] Lancelot de Perouse dit dans le corps de son ouvrage intitulé Chi l’indovina è savio, que cet auteur portait le nom d’Alexandre ; mais à la marge, et dans la Table des matières, il le nomme Agostino.

(B) Un recueil des actions des rois dont l’Écriture fait mention. ] Cet ouvrage fut composé en italien. Je ne sais si c’est le même que celui qui a pour titre, Discorsi sopra diversi Luoghi della Sacra Scrittura. Le catalogue d’Oxford marque qu’il est divisé en deux parties, dont la première fut imprimée à Florence, l’an 1581, in-8o. ; et la seconde dans la même ville, l’an 1583, in-8o. On voit dans le même catalogue, que le Traité de Voto Paupertatis parut à Florence, l’an 1580, in-8o., et que l’auteur de ces trois livres se nomme Alexander Archirola. Je crois qu’il fallait dire Archirota.

ARÉTIN (Charles) était d’Arezze dans la Toscane, comme son surnom le témoigne (ce qui soit dit pour tous les autres qui ont été nommés Arétin). Il tient un rang considérable parmi les savans du XVe. siècle. Pogge lui donne de grands éloges [a] ; mais ils doivent être suspects, à cause que Charles Arétin était grand ennemi de Philelphe, et que Pogge haïssait mortellement Philelphe. Celui-ci se plaint amèrement de notre Arétin, et le représente comme un méchant homme, plein de fraude, et de ruses malicieuses [b]. Cela aussi doit être suspect, venant d’un ennemi tel que Philelphe [* 1], qui naturellement médisant l’était devenu davantage, à cause des querelles qu’il eut avec quelques autres hommes doctes. Quoi qu’il en soit, il y a des gens désintéressés qui disent que Charles Arétin entendait parfaitement la langue latine et la langue grecque ; et qu’il l’a témoigné par quelques versions du grec [c]. Il était d’ailleurs assez bon poëte (A), et il a fait quelques comédies en prose, dont Albert de Eyb a inséré des morceaux dans sa Marguerite Poétique [d]. Mais ce qui marque beaucoup plus clairement son habileté, est qu’après la mort de Léonard Arétin, en 1443, il fut choisi pour lui succéder dans la charge de secrétaire de la république de Florence (B). Nous ne savons pas l’année de sa mort ; mais il est certain que M. Moréri se trompe, en disant que c’est l’année 1443 (C). Les auteurs qu’il cite ne disent point que notre Arétin ait laissé un volume de lettres [* 2]. Quelques-uns croient qu’il était frère de Jean Arétin [e], dont nous parlerons en son lieu. Ils se trompent. Il porta beaucoup d’envie à la gloire de Léonard Arétin son prédécesseur [f].

  1. * Joly, qui confirme l’inimitié réciproque de Philelphe et d’Arétin, rapporte un long passage d’une lettre du premier qui soutient, contre l’opinion d’Arétin (qui avait raison), que les deux premières syllabes de Ticinus (le Tésin), sont brèves, tandis qu’elles sont longues.
  2. * Joly, d’après Montfaucon, Bibl. Manuscriptorum nova, cite les titres de huit ouvrages de Ch. Arétin. Les sept premiers paraissent n’être que de petites pièces. Le huitième est la traduction en vers latins, de la Batrachomyomachie, mentionnée dans la remarque (A).
  1. Poggius, init. Histor. Discept. et II Invect. in Philelph.
  2. Philelphi Epist. ad Carol. Aretin., anno 1433, et Epist. seq.
  3. Leand. Albert., Descrip. Ital., pag. 96.
  4. Gesneri Bibliothec.
  5. Vossius, de Histor. Latinis, pag. 579.
  6. Voyez la remarque (H) de l’article de (Léonard) Arétin.