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AUTON. AUTRICHE.

cement du IVe. siècle, lors de l’irruption des Vandales[1]. Quoi qu’il en soit, voilà notre Ausone bien différemment situé. Les uns disent qu’il n’a pas été chrétien, et les autres qu’il est dans le catalogue des saints canonisés.

  1. Idem, ibid.

AUTON (Jean d’), gentilhomme saintongeois [a], abbé d’Angle [b], de l’ordre de saint Augustin, vivait sous le règne de Louis XII [* 1]. Il fut retenu à la suite de la cour, avec charge d’escrire l’histoire particulière de ce prince [c]. Il l’écrivit en effet ; et elle fut publiée à Paris, l’an 1615, in-4o., par Théodore Godefroi [* 2]. Elle ne s’étend que depuis l’an 1506, jusqu’à l’an 1508 [d]. On y trouve jusques à des vers que l’auteur avait dédiés à son roi [e].

  1. * Leclerc remarque qu’il vécut aussi sous François Ier., puisque, suivant les auteurs du Gallia christiana, il n’est mort qu’en 1523.
  2. * Ce même Godefroy, cinq ans après, publia, dit Leclerc, une première partie de l’ouvrage d’Auton, sous le titre de : Histoire de Louis XII, roi de France, père du peuple (pendant les années 1499, 1500, 1501 et 1502) ; 1620, in-4o. Les années 1503, 1504, 1505 n’ont jamais été imprimées ; mais on en trouve un extrait intéressant dans la Bibliothéque du Poitou, par Dreux-Duradier, tom. II, pag. 49, 65.
  1. Baudier, Histoire du cardinal d’Amboise, pag. 44.
  2. Du Chesne, Bibliothéque des Historiens de France, pag. 65.
  3. Baudier, Histoire du cardinal d’Amboise, pag. 44.
  4. Du Chesne, Biblioth., pag. 65.
  5. Sorel, Biblioth. franç., pag. 329.

AUTRICHE (Don Juan d’), fils naturel de l’empereur Charles-Quint, naquit à Ratisbonne le 24 de février 1545. Une demoiselle de Ratisbonne, qui s’appelait Barbe Blomberg[a], voulut bien passer pour sa mère (A), afin d’épargner à ceux qui avaient donné la vie à cet enfant la honte qui leur était inévitable, si le public avait su le nom de la véritable mère. L’enfant fut transporté en Espagne avant l’âge d’un an (B) : l’empereur en donna la commission à Louis Quixada, qu’il connaissait, par plusieurs épreuves, très-capable de retenir un secret[b]. Il lui recommanda de faire élever l’enfant par Madeleine Ulloa sa femme, sans que personne pût conjecturer qui était le père. Quixada servit en cela son maître avec toute la fidélité imaginable ; car, non-seulement il ne révéla le mystère à qui que ce fût, mais il eut aussi un soin extrême de l’éducation de don Juan. Charles, prêt à rendre l’âme, découvrit à son fils Philippe, qu’il était le père du jeune seigneur que Quixada élevait à Villagarsia, et lui recommanda de le reconnaître désormais pour son frère, et de le traiter selon cette qualité. Philippe n’exécuta cet ordre qu’au bout de deux ans (C) ; mais alors il le fit de bonne grâce. Il fit élever don Juan avec don Carlos, et avec Alexandre Farnèse. Ces trois princes étaient à peu près du même âge ; mais don Juan était le mieux fait, et de corps, et d’esprit. Philippe ne fut pas bien aise de la répugnance qu’il lui trouva pour l’état ecclésiastique, auquel son père l’avait destiné. Il le fut beaucoup moins d’une équipée que fit ce jeune seigneur : c’est que sans la permission du roi, il fit un voyage à Barcelone,

  1. Voyez son article.
  2. Quem expertus erat arcanorum celantissinum. Strada, doc. I, lib. X, pag. 612.