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VIE DE M. BAYLE.

tions qu’il avait faites ne lui avaient pas permis de rendre les articles de la première édition aussi corrects qu’il l’aurait souhaité. « Je ne veux pas dissimuler, dit-il, que la peine qu’elles m’ont causée ne m’a point permis de corriger les articles de la première édition avec toute la sévérité et avec toute la diligence que j’aurais voulu y apporter. Il est bien malaisé que, pendant que les imprimeurs travaillent sans discontinuation, l’auteur suffise à trois choses : à faire la révision de deux gros volumes in-folio, à les augmenter de plus d’un tiers, et à corriger les épreuves. »

En parlant des corrections qu’il avait faites dans la première édition, il n’oublie pas celles qu’il s’était engagé d’y faire. « Il y a, dit-il, une sorte de corrections que j’ai faites comme d’office, et en conséquence d’un engagement dont le public fut informé. Je m’y suis conduit avec tout le soin possible, et avec une très-forte intention de satisfaire les mécontens. J’ai retranché pour cet effet tout ce que l’article de David pouvait contenir de désagréable. C’est la plus grande suppression qui ait été nécessaire : les autres ne sont pas considérables, ni quant à leur nombre, ni quant à l’étendue. On a pu remédier à tout aux dépens de quelques mots ou de quelques lignes, et principalement par le moyen de quatre éclaircissemens qui sont à la fin de cet ouvrage. » M. Bayle retrancha, en effet, tout ce que le consistoire de Rotterdam avait désapprouvé dans l’article de David : mais, avant même que cette édition fût finie, plusieurs personnes ayant déclaré qu’elles ne l’achèteraient point si cet article ne s’y trouvait pas tel qu’il avait paru d’abord, le libraire fut obligé de le faire réimprimer à part [1], afin qu’on pût le joindre à cette nouvelle édition. Quelques amis de M. Bayle lui conseillèrent d’y insérer le Projet qu’il avait publié en 1692 avec quelques essais de son Dictionnaire ; il le plaça à la fin des dissertations du dernier volume [2].

Il n’y a point d’ouvrage qui ait plus besoin d’une bonne table des matières que le Dictionnaire de M. Bayle. Le sieur Leers avait eu soin d’avertir, à la tête du projet, qu’il n’oublierait pas cet article, et M. Huet en fit une fort exacte pour la première édition : mais le sieur Leers, prévoyant qu’on serait longtemps à l’imprimer, en supprima la moitié, ce qui la défigura de telle sorte, que M. Bayle crut en devoir informer le public dans un petit avertissement qu’il mit à la fin. L’autre moitié fut conservée, et donnée à l’auteur de la table de la seconde édition, qui en profita le mieux qu’il put. Mais cette nouvelle table, vu le grand nombre d’additions, était très-défectueuse. M. Bayle indique ici un moyen de suppléer à ce défaut. Il remarque

  1. Voyez la lettre à M. Pecher, du 10 d’août 1705, p. 1041.
  2. Voyez la lettre à M. Des Maiseaux, du 1er. de novembre 1701, p. 839.