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VIE DE M. BAYLE.

Il avait fait un testament en faveur de mademoiselle Bayle, sa nièce, fille de son frère aîné : mais cette demoiselle étant morte à Toulouse, au mois d’octobre de la même année 1706, il en fit un autre où il nomma pour son héritier M. de Bruguière, qui était son cousin du côté de sa mère. Il lui laissa en argent dix mille florins, et tous ses manuscrits, à la réserve des articles qu’il avait composés pour le supplément de son Dictionnaire, lesquels il légua à M. Leers. Il donna tous ses livres de théologie et d’histoire ecclésiastique à M. Basnage, son exécuteur testamentaire ; et les autres à M. Paets, trésorier de l’amirauté de Rotterdam, comme une marque de sa reconnaissance pour les bienfaits qu’il avait reçus de cette illustre famille. Il donna aussi à mademoiselle Paets une médaille d’or, dont M. le comte de Dhona lui avait fait présent [1]. On choisit l’église française de Rotterdam pour le lieu de sa sépulture : il avait laissé cent florins aux pauvres de cette église.

Il fut universellement regretté. Le Journal des savans se joignit à la voix publique, en disant que l’année ne pouvait guère finir par une perte plus sensible pour la république des lettres [2]. Il était en relation avec un grand nombre de personnes distinguées. Il avait pour amis en France, M. le duc de Noailles, M. le comte de Guiscard, M. le marquis de Bonrepaux, M. le marquis de Bonac, M. le marquis de Bougi, M. et Mme. de la Sablière, M. Dufrêne, conseiller au parlement de Metz ; M. Brodeau d’Oiseville, conseiller au même parlement, et depuis lieutenant général à Tours ; M. Thomassin de Mazaugues, conseiller au parlement d’Aix ; M. l’abbé Bignon, le père Malebranche, les deux pères Lamy, M. Ménage, M. Daillé le fils, M. l’abbé Nicaise, M. l’abbé Dubos, le père de Vitry, le père Saguens, MM. Claude, père et fils, M. Bayle, médecin et professeur à Toulouse ; M. Rainssant et M. Oudinet, gardes du cabinet des médailles du roi ; M. Charles Perrault, M. de Benserade, M. de Longepierre, M. de la Monnoie, M. Marais, avocat au parlement de Paris ; M. de Fontenelle, M. Lancelot, M. Simon de Valhebert, M. Naudis de Bruguière, M. Dufaï, M. Janiçon, avocat au conseil à Paris ; M. de Larroque, etc. En Angleterre : le duc de Buckingham, le comte de Shaftsbury, le comte de Huntington, M. Burnet, évêque de Salisbury ; M. Justel, MM. de la Rivière, qui avaient été ministres à Toulouse ; M. Dubourdieu, qui avait été ministre à Montpellier ; M. Cappel, professeur à Saumur : M. Abbadie, M. le Vassor, M. de la Touche, M. Silvestre, M. Buissière, M. de Saint-Évremond, M. Bayze, M. Pujolas, M. Coste, etc. En Allemagne : MM. les comtes de Dhona, M. le comte de Reckheim, MM. Leibnitz, Thomasius, Buddéus, Kortholt, Ancillon, Lenfant, la

  1. Voyez la lettre à M. Ancillon, du 13 d’août 1702, p. 915.
  2. Journal des Savans, janvier 1707, p. 207, édit. de Hollande.