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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

dinairement assemblée suivant l’acte précédent, et ayant fait relire les quatre premiers mémoires dans l’affaire du sieur Bayle, mentionnés dans les actes précédens ; elle a trouvé à propos d’avertir par la bouche du secrétaire, le sieur Bayle de se trouver devant elle, mardi prochain après-midi, à trois heures et demie, pour ladite affaire.

Le samedi 21 décembre 1607.

Le temps marqué dans le second acte du 15 de ce mois, pour faire des remarques sur le mémoire à l’égard de divers articles concernant des athées ou des épicuriens, mentionnés dans ledit acte, étant échu présentement, il a été demandé si les autres membres de la compagnie y avaient fait des remarques ; sur quoi personne n’ayant témoigné en avoir fait, le rapport contenu dans ledit mémoire est arrêté et tenu pour être le sentiment de la compagnie.

Le mardi 24 décembre 1607.

La compagnie étant extraordinairement assemblée suivant l’acte du 19 de ce mois, a comparu devant elle le sieur Bayle, à qui la compagnie ayant exposé, par la bouche du président, qu’elle avait trouvé dans le livre dudit sieur, intitulé Dictionnaire historique et critique, divers passages qui ont paru à la compagnie scandaleux ; et en premier lieu, qu’il se trouvait dans sondit livre des expressions, citations et réflexions impures ; là-dessus ledit sieur Bayle a dit « qu’il n’était point préparé à répondre, n’ayant pas su ce qui lui serait proposé par la compagnie, et a ajouté qu’il y avait de la différence entre un écrivain philosophe ou historien, et entre un théologien ; qu’un historien doit être fidèle et sans partialité, et qu’il est responsable quand il fait de faux rapports ; qu’il pourrait demander à cette compagnie vingt audiences de deux heures chacune pour exposer ses raisons ; mais qu’il ne voulait point se servir de ce moyen, et qu’il voulait éviter la longueur ; qu’il soutenait qu’il n’avait rien avancé dans sondit livre comme son sentiment qui fût contraire à nos concessions de foi, et qu’il y avait maintenu les points de la religion ; qu’on ne devait pas s’arrêter à ce qui n’est que des bagatelles ; qu’on pourrait critiquer sur les extraits que la compagnie a fait faire à l’égard des faits et à l’égard du droit, mais qu’il ne voulait point entrer dans cette discussion ; que dans la préface dudit livre il avait déclaré qu’il serait prêt à corriger ce qui pourrait s’y trouver devoir être corrigé, et que dans ses Réflexions qu’il avait publiées contre un imprimé intitulé, Jugement du public, etc., il avait fait une semblable déclaration ; qu’il déclarait encore à cette compagnie d’être résolu de changer dans une seconde édition ce que la compagnie y trouverait à redire, et que déjà il travaillait à la correction dudit livre. »

Sur quoi la compagnie, ayant délibéré et fait rentrer le sieur Bayle, lui a fait dire, par M. le