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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

discussion desquelles on ne peut vider cette affaire équitablement par la voie du jugement. Le second est, que si, pour éviter les longueurs et autres inconvéniens, votre compagnie trouve à propos de la terminer par voie d’accommodement, j’en faciliterai les moyens de tout mon possible. Pour cet effet, je déclare en premier lieu très-sincèrement que mon intention n’a jamais été d’insérer dans mon Dictionnaire aucune chose qui donnât un juste sujet de scandale aux bonnes âmes. J’ai toujours espéré que la liberté que je prenais à certains égards serait favorablement interprétée, par les réflexions que l’on ferait que c’est un laïque et un philosophe qui parle, et cela dans une histoire, une critique, et un vaste commentaire, et que j’ai eu soin de mettre, partout où ils étaient nécessaires, des correctifs et des éclaircissemens qui ramènent mon lecteur au principe le plus orthodoxe de notre communion, savoir, que l’Écriture est la règle de ce que nous devons croire, soit que la raison le puisse comprendre, soit qu’elle ne le puisse pas. J’ai espéré aussi que chacun se souviendrait que la qualité d’historien impose la nécessité de rapporter bien des choses qu’un autre auteur ne dirait pas sur le fort et le faible de chaque parti, et que les pères de l’Eglise ont rapporté des détails d’impuretés et d’obscénités qui font horreur.

» Je déclare, en second lieu, que je suis extrêmement fâché que, contre mon intention et mes espérances, plusieurs personnes aient été offensées de la liberté que j’ai prise ; si j’avais prévu cela, je m’en serais abstenu avec un grand soin. Pour y remédier d’une manière efficace, je promets de rectifier dans une seconde édition, à laquelle je travaillerai incessamment, les endroits qui ont donné lieu aux plaintes. Cela me paraît facile, soit par des retranchemens, soit par des additions, soit par des changemens d’expression. La lecture des remarques de messieurs vos commissaires m’a fait connaître ces endroits plus distinctement que je ne les connaissais. Je me conduirai dans la correction avec de très-grands égards auxdites remarques, d’autant plus que je reconnais qu’elles ont été faites par des personnes très-habiles, et aux bons avis et aux lumières que messieurs les pasteurs de cette Église voudront bien me communiquer ; et je considérerai beaucoup plus si une chose peut choquer une partie de mes lecteurs, que si dans le fond elle est véritable et n’est pas contraire à nos confessions de foi.

 » Je promets en particulier de refondre de telle sorte l’article du prophète David, qu’il n’y restera aucune pierre d’achoppement. Quant à ce qui se rapporte à l’hérésie des manichéens, j’ai déclaré assez nettement qu’elle est horrible,