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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

pose de corriger tellement l’article de David dans une seconde édition, qu’il n’y restera plus nulle pierre d’achoppement ;

5o. Qu’enfin, pour remédier aux plaintes qu’on a faites contre son Dictionnaire, il se propose de travailler incessamment à une seconde édition, dans laquelle il changera, corrigera, rectifiera, retranchera tout ce qui peut avoir choqué, et que pour rendre cette édition plus correcte, il aura de grands égards aux mémoires qui lui ont été communiqués par la compagnie, et à tous les avis qu’elle voudra bien lui donner :

La compagnie est bien aise de voir M. Bayle dans ces dispositions ; mais elle ne peut approuver diverses autres choses que ledit sieur Bayle a insérées dans son écrit, comme entr’autres, ce qu’il prétend pouvoir justifier ce qu’il a avancé dans son Dictionnaire si l’on en vient à une discussion, ni qu’il parle des raisons qu’il alléguera alors comme des raisons capables de le disculper, de manière qu’il semble que ce ne soit que par condescendance, et pour ne pas offenser les bonnes âmes qu’il veuille bien corriger et rectifier son ouvrage, et non pas que dans le fond il y soit obligé, ni que cet ouvrage en ait besoin, parce qu’en qualité. de laïque, de philosophe, d’historien et de commentateur, il lui a été permis d’avancer beaucoup de choses qu’on ne souffrirait pas dans un autre auteur. La compagnie ne peut goûter ses exceptions, ainsi que le président représentera plus au long à M. Bayle, et cependant voulant bien prendre la voie d’indulgence pour tâcher de terminer cette affaire, elle estime que pour y parvenir il faut,

1o. Que M. Bayle acquiesce aux remarques qui lui ont été faites par la compagnie, qu’il en reconnaisse la solidité, et promette d’en profiter en s’y conformant dans une seconde édition. Ces remarques regardent 1o. les obscénités répandues dans l’ouvrage ; 2o. l’article de David ; 3o. le manichéisme ; 4o. le pyrrhonisme ; 5o. les louanges excessives données aux athées avec les conséquences qu’il en tire ; sur quoi il déclarera qu’il est fâché d’avoir donné sujet de plainte.

2o. Il est nécessaire que ledit sieur Bayle promette qu’à l’avenir il se gardera bien de rien avancer dans ses écrits qui puisse choquer soit la pureté de la morale, soit la vérité de la doctrine : mais qu’au contraire il consacrera les talens que Dieu lui a départis, à la défense de l’une et de l’autre, et à l’édification de l’Église.

3o. Que pour réparer le scandale du passé, et procurer l’édification publique, M. Bayle sera fortement exhorté à n’attendre pas une seconde édition de son Dictionnaire, qui pourrait trop tirer en longueur, mais à travailler au plus tôt de faire imprimer quelque ouvrage dans lequel il fasse connaître au public les sentimens qu’il nous a témoigné avoir sur les points qui lui ont été proposés.

Ensuite M. Bayle étant entré, M. le président lui a fait de nouveau la lecture dudit projet, qui