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PIÈCES JUSTIFICATIVES.

votre compagnie, soit à messieurs vos commissaires. »

Et était signé,
Bayle.
Le mardi 7 janvier 1608.

La compagnie étant extraordinairement assemblée suivant l’acte dernier, et se trouvant incomplète bien que tous les membres fussent avertis spécialement pour résoudre sur ce sujet, et considérant la brièveté du temps à cause que le consistoire doit changer dimanche prochain ; après avoir examiné le projet de réponse dressé par messieurs les commissaires mentionnés dans l’acte précédent, elle a trouvé à propos de faire seulement la lecture dudit projet au sieur Bayle, lequel en ayant demandé copie, la compagnie n’a pas pris de résolution là-dessus, mais a trouvé à propos de se rassembler encore jeudi prochain.

Le jeudi 9 janvier 1608.

La compagnie étant encore extraordinairement assemblée suivant l’acte précédent, et ayant lu de nouveau le projet dressé par messieurs les commissaires et communiqué au sieur Bayle, selon qu’il est mentionné dans l’acte précédent, l’a approuvé unanimement ; dont la teneur s’ensuit :

La compagnie continuant à délibérer sur l’affaire qui regarde M. Bayle, après avoir entendu ledit sieur Bayle dans ses éclaircissemens et réponses générales, tant en plein consistoire le mardi 24 décembre dernier, que le lundi 30 de ce mois en présence des commissaires, qui lui ont communiqué de vive voix la substance des cinq mémoires dressés par la compagnie sur son Dictionnaire, et ont fait rapport de tout dimanche dernier, 5 du présent mois ; après avoir aussi examiné l’écrit présenté à la compagnie le même jour dimanche dernier par ledit sieur Bayle, et signé de sa main, dans lequel il explique plus distinctement ses intentions et ses desseins :

La compagnie déclare qu’elle est bien aise de voir,

1o. Que ledit sieur Bayle proteste de vouloir vivre et mourir dans la profession de la religion réformée que Dieu lui a fait la grâce de connaître, et dans laquelle il a persévéré jusqu’à présent, désavouant et rétractant dès aujourd’hui tout ce qu’il pourrait avoir avancé dans ses ouvrages contre notre confession de foi, posé qu’il s’y trouvât quelque chose de tel, ce qu’il ne croit pas, puisqu’il a toujours eu une intention tout opposée ;

2o. Que ledit sieur Bayle est extrêmement fâché de ce que, contre ses intentions et ses espérances, plusieurs personnes ont été offensées de la liberté qu’il a prise dans son Dictionnaire, et que s’il avait prévu cela, il s’en serait abstenu avec un grand soin ;

3o. Qu’il a en horreur le manichéisme, comme une hérésie que l’Écriture renverse de fond en comble, et qui est abominable et monstrueuse par rapport tant à la morale qu’à la métaphysique, ajoutant qu’il travaillera fortement à la réfuter ; ce qu’il promet aussi à l’égard du pyrrhonisme ;

4o. Qu’en particulier il se pro-